Musiques anciennes et parcours d’improvisation :
Une résidence longue de création en milieu rural avec l’artiste associé Noël Akchoté.
Projet soutenu par la DRAC Bretagne.

projet en milieu rural - les concerts
Le petit festival de l’association Son ar Mein
Vendredi 11 juillet à 15h, chapelle Christ à Guimaëc
Accès libre, sans réservation
LA MUSIQUE ANCIENNE, L’IMPRO PAS QUE POUR LES PROS…
Inspiré par les musiques anciennes, le guitariste Noël Akchoté, en résidence à Guimaëc, se laisse aller à les improviser, en rebond avec une formation baroque amateure talentueuse et aventureuse.
Ensemble Calypso Evguenia Simon soprano • Alice Blanc flûtes à bec • Corinne Alleaume violon • Julie Delahaye violoncelle • Raphaël Liger luth et théorbe
le petit festival - réservation
Pour cette première saison 2024 – 2025, Plages Magnétiques a proposé à Noël Akchoté d’imaginer une création autour des musiques anciennes qui l’inspirent depuis longtemps et plus spécifiquement l’interprétation de celles-ci par le prisme de l’improvisation, pour un pont fait entre musiques écrites patrimoniales et improvisations au temps présent.
Cette résidence se déroulera sur deux territoires du département du Finistère : dans le Nord avec l’association Son Ar Mein, et en presqu’île de Crozon avec l’association Kaniri Ar Mor.
L’idée de cette résidence est d’effectuer un travail de création sur site, tout en effectuant des rebonds autour de temps musicaux partagés avec des amateur.ice.s finistérien.ne.s. Ce projet est en effet ouvert à une équipe de musicien.nes amateur.ices qui pourront partager la scène avec lui, finalisation du travail commun, ou être impliqués dans des formes autres de restitution, à construire au fil de la présence de l’artiste sur le territoire.
Installé sur la presqu’ile de Rhuys dans le Morbihan après avoir vécu à Paris ou à Vienne, Noël Akchoté s’intéresse notamment à l’histoire, au continuum de la musique à travers le temps.
Ensemble, avec nos deux partenaires locaux, et au gré des rencontres sur le terrain, nous imaginerons des événements dans des lieux patrimoniaux, des espaces naturels, ou dans des espaces dédiés à la culture situés en zone rurale.
Carnet de bord de la première rencontre en Presqu’île de Crozon
Du 10 au 12 mars 2025 : premier voyage, première étape de la résidence de création en prequ’île de Crozon, en compagnie de Yannick Le Bitter, directeur de l’école intercommunale de danse et musique Kaniri Ar Mor.
La visite du musée de l’ancienne Abbaye de Landévennec représente la première pierre de ce projet et la porte d’entrée vers un concert associant musique et patrimoine. S’appuyant sur les « musiques anciennes » pour fonder ce projet, la figure de la compositrice Hildegard von Bingen (11e, 12e siècle) a été retenue par évidence. Véritable star du moyen-âge, celle qui fût également poétesse, illustratrice, théologienne, et naturaliste, son oeuvre inspire Noël Akchoté et se dessine l’envie de proposer un parcours au sein des ruines de l’Abbaye…
L’organisation du concert prend ses premiers contours lorsque l’équipe de l’abbaye propose la date des Journées Européennes du Patrimoine : le samedi 20 septembre 2025.
Lors de ce passage à Landevennec, Noël fait la rencontre de Maude Vincent, coordinatrice culturelle de la Communauté de Communes de Crozon, au centre culturel L’Améthyste. Elle lui parle des acteurs culturels du territoire, des établissements scolaires, et du centre social Ulamir.
Lors de cette étape en Presqu’île, Noël a rencontré Kaniri Ar Mor, pour se découvrir en musique avec les 10 participant·es du projet, parmi lesquels cinq femmes, équité assurée !
Noël Akchoté entre directement dans la musique avec une première lecture déchiffrage en collectif du corpus de partitions fournies au préalable. Mais ces partitions deviennent vite secondaires et l’artiste enjoint les musicien·nes à jouer comme la musique vient à elles et eux. « L’erreur c’est relatif, c’est du jugement, mais ce n’est pas ça qui m’intéresse. » dit-il.
Noël Akchoté dit que ce projet est défini par un créneau temporel, et qu’il s’agit de montrer que la musique ancienne est au présent.
L’ensemble des participant·es semble ravi de ce premier temps d’échange et défini quatre temps d’échanges à venir.
Collaboration avec l’ensemble Calypso de Guimaëc
Fin avril, Noël est allé à Guimaëc, et s’est immédiatement plongé dans l’histoire d’une toute petite chapelle, à Christ, dans le Tregor/Finistère) avec les bénévoles de Son Ar Mein. Depuis le départ de ces projets avec Plages Magnétiques, l’artiste cherche à comprendre ce qui pouvait bien se jouer, se pratiquer, comme musique, dans cette Bretagne du XIIème siècle au XVIème. Rites en latin et chants en breton.
Quels répertoires ? Quel duché et obédiences ? Les manuscrits sont rares, les documents aussi (l’oralité?), et les recueils dépeignant une Bretagne fantasmée (néo, 19ème siècle, à foison), n’ont faits que troubler l’histoire davantage. Bref, la musique se joue toujours au présent (Harnoncourt). ?
Dans les jours qui suivent, l’Ensemble Calypso et Noël s’apprivoisent pendant environ deux heures, avec des pauses fréquentes, tant la musique est » dense, fine et sensible. Je leur demande de commencer par une pièce évidente de le leur répertoire, ils se décident pour l’Aria de la cantate (flûte et soprano), Augellin vagi a canoro d’Alessandro Scarlatti (1660-1725). Le jeu est naturel, plein, avec cette sensibilité unique des amateurs éclairés, ce petit surplus d’âme, cette fragilité qui me touche tant. L’ensemble possède déjà un sens profond de l’unité, la pièce est fluide, j’écoute en tournant autour, puis je commence : et si nous la jouions plus lentement et et encore plus basse (pp, vers ppp). »
Très vite un programme apparaît, où les pièces seraient interchangeables, mais les modes de jeu fixes (un exemple : un duo libre introduit une chanson baroque, qui sera suivie par une improvisation intense mais courte, elle même introduisant à une pièce plus rapide Renaissance ou Baroque, et ainsi de suite). Et je n’ai pas encore parlé du cadre unique, des côtes, comme des terres, mais surtout des bénévoles de Son Ar Mein (presque toutes professeures, d’histoire, de lettre, toutes passionnée de musique ancienne, et pas que).
Noël Akchoté a exploré l’Abbaye de Landevennec au cours d’un après-midi de juin, accompagné par les musiciens et musiciennes amateur·ices de Kaniri. Leur déambulation à travers le site historique a permis de se représenter le concert du 20 septembre, lors des Journées du patrimoine.
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