Entretien Korpa Sono

Du 18 au 22 novembre 2024, Plages Magnétiques a invité Rafaëlle Rinaudo, compositrice et harpiste (artiste associée 22-24) et Caroline Denos, chorégraphe et danseuse à proposer aux détenues du quartier femmes de la maison d’arrêt de Brest un parcours d’expression musicale et corporelle.
Retour sur une expérience hors du commun.

Projet musical et chorégraphique avec la Ligue de l’enseignement avec le soutien de la DRAC et du Ministère de la justice.

 

Intitulée “Korpa sono – Corps sonores”, cette action avait pour finalité de permettre aux participantes de reprendre confiance à travers la découverte de la voix et de la harpe par une mise en corps et en espace. Les femmes ont été amenées à travailler sur la puissance sonore et physique, sur le dépassement d’elles-mêmes, afin d’inventer une composition rythmique et corporelle qui soude le groupe et les renforcent individuellement.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous et votre lien avec Plages Magnétiques ?

Caroline : Je m’appelle Caroline Denos, je suis danseuse et chorégraphe par ici, dans la région de Brest. J’ai déjà collaboré avec Plages Magnétiques pour faire une performance l’an dernier dans le cadre d’un évènement nommé Musique Expérience. Une programmation pour trois femmes où Plages Magnétiques avait envie qu’il y ait de la danse. J’y ai proposé un travail chorégraphique et sonore autour du papier. Aujourd’hui, Marianne, qui est chargée de médiation, avait envie pour ce nouveau projet qu’on a appelé Corps Sonores ensuite, de proposer à une musicienne et à une artiste d’une autre discipline de collaborer. Elle trouvait ça intéressant pour aller vers les femmes à la Maison d’Arrêt. Et elle a pensé à moi, peut-être parce que j’ai pas mal travaillé avec d’autres artistes, et d’autres médiums que la danse.

Rafaëlle :  Je m’appelle Rafaëlle et je joue de la harpe. Et ma passion dans la vie, c’est de jouer de la harpe électrique. De lui mettre plein d’effets de guitare électrique dessus. Et de chercher à contrer un peu la nature de cet instrument, qui est un instrument qu’on n’entend pas toujours. Mais ça, c’est pour des raisons de lutherie et d’acoustique. Et j’aime bien le détourner pour le faire entendre d’une autre manière. Je ne suis pas la seule à le faire, parce que c’est une recherche passionnante et qu’on est plein de passionnés. Mais en tout cas, c’est vraiment ma passion. Et en ce moment, je joue dans un groupe de jazz punk qui s’appelle Nout. On fait ça avec un autre instrument qui a bien besoin d’être détourné, qui s’appelle la flûte traversière.

J’ai été artiste associée à Plages Magnétiques pendant deux ans. Grâce à ça, j’ai vécu plein d’aventures musicales ici, à Brest et aux alentours. Et j’ai pu monter Spin & Spells, qui est un travail de recherche entre la harpe électrique et le camélé n’goni, qui est son instrument jumeau d’Afrique de l’Ouest. Le tout est embelli par un saxophoniste qui fait aussi des percus, de la flûte à coulisses … qui fait plein de choses. Et qui me passionne. Autour de ce projet, j’avais envie de faire une action culturelle, sociale, un peu militante. Je voulais faire jouer des grands débutants issus de publics dits empêchés. Et la harpe, l’instrument qui est quand même l’instrument bourgeois par excellence, j’avais envie de changer son image, pour changer sa classe sociale ou son milieu. Par le passé, j’avais beaucoup amené ma harpe à l’hôpital.

Et là, pour cette création, je me suis procuré des toutes petites harpes électriques que j’avais envie d’emmener en milieu carcéral ou dans des unités médicales où les gens ne sortent pas. En hôpital psychiatre, en traumatologie, en palliatif… C’est ça qui me passionne, parce qu’il y a de l’humain et on s’aperçoit qu’en fait, il n’y a que la musique qui pourra sauver le monde. Enfin, la musique… l’art… Et en fait, quand Marianne m’a proposé de travailler en prison, en milieu carcéral, elle m’a tout de suite proposé de rencontrer Caroline, parce qu’il se trouve qu’on travaille un peu de la même manière, on a la même approche de la pratique artistique, parce qu’on a étudié toutes les deux des méthodes actives d’apprentissage de la danse et de la musique, qui se rejoignent puisque les deux passent par le corps. À la fois le corps et la production sonore. Et comme c’est une double approche, elle a vu qu’il y avait un chemin commun, et elle s’est dit qu’on allait bien s’entendre. Ce à quoi on a dit mais oui ! Et il s’avère que oui !

 
Vous venez donc de passer 4 jours à partager vos pratiques avec un groupe de femmes de la maison d’arrêt de Brest. Quelles approches avez-vous mobilisées dans ce projet et quel est votre sentiment à l’issue de cette expérience ?

 

Caroline : Je pense qu’on a la sensation que les femmes ont réussi à s’immerger dans quelque chose d’inhabituel, que ce soit en termes de ce qu’elles peuvent faire, produire ou même ressentir avec leur corps, mais aussi avec leurs oreilles, donc avec tout leur sens. On a essayé de leur faire goûter à pas mal de choses, sous forme d’expérience au départ. Au tout début, on a un peu clivé d’abord et très vite on a trouvé les approches pour que la danse soit tout le temps avec le son, la musique et vice versa. Mais au tout départ, on a d’abord fait que des choses de corps, un training, un échauffement corporel, un réveil du corps. Après, il fallait prendre le relais pour faire des exercices de rythme, explorer des dimensions plus artistiques.

Rafaëlle : Je pense que ce n’est pas forcément facile de rentrer dans des pratiques comme les nôtres parce qu’on travaille vraiment sur une approche très contemporaine de l’art, que ce soit par la danse ou la musique. Et comme ce n’est pas facile, surtout quand on est débutant total, c’est compliqué de s’y plonger directement et de suivre une consigne. Donc ce qu’on a fait avec Caroline, c’est que toutes les deux, on a préparé des sortes de jeux, des structures, qui permettent aux personnes qui pratiquent à la fois d’avoir des plages de liberté, d’avoir la sensation de créer, d’inventer, mais d’avoir aussi une sorte de parachute, des moments clés où elles peuvent se raccrocher, des éléments de langage communs, des sortes de boîtes à outils, qui leur permettent de ne pas être complètement  bloqué comme si on leur avait dit  « Tiens, invente, c’est à toi, improvise ». Elles n’auraient pas osé.

Caroline : Oui, on a exploré pas mal de choses différentes en amont dans l’idée de se créer justement une boîte d’outils.

Rafaëlle : Là où on a été très agréablement surprises, c’est qu’elles ont accepté l’expérience esthétique de A à Z. Elles ont tout pris, tout essayé, chacune à leur manière, et il s’avère que c’était même plutôt très bien ce qu’elles ont produit. L’idée, c’est évidemment de provoquer un choc esthétique, mais ça ça peut être un peu violent, alors on visait plutôt une sorte de traversée esthétique, un pas de côté pour elles. Et ce pas de côté, il permet déjà d’une part de lâcher prise, d’essayer de voir son corps et soi-même différemment, d’être valorisé, même de faire naître une envie. Il y en a plusieurs qui nous ont dit qu’elles voulaient faire de la musique en sortant, alors ce n’est pas forcément de la harpe, ce n’est pas du piano, mais ça leur a redonné envie de faire des choses, d’avoir une pratique pour elles, une pratique artistique qui leur fait du bien, qui les transporte, qui leur plaît.

Caroline : Tu parlais de traversée esthétique, et c’est vrai qu’on envisage vraiment la semaine comme un processus. On n’est pas du tout dans une pédagogie descendante, on ne se positionne pas comme des modèles ou des sachantes, danseuse, musicienne… Tiens, vous allez faire comme nous ! Non, on n’est pas du tout dans la technicité on va dire, même si on a abordé des choses, que ce soit en musique ou en danse. L’idée c’est vraiment de partir d’un point A, et d’aller, on ne sait pas où en fait, mais ensemble, et de les embarquer là-dedans. Voir ce qui marche, ce qui ne marche pas. Elles sont parties prenantes de toutes les propositions qu’on a faites. Mais on voit bien qu’il y a des choses auxquelles elles adhèrent un peu plus.

Rafaëlle : Ça elles ont de leur goût c’est sûr.

Caroline :  Et on part aussi de ce qu’elles sont, connaissent, de leur capacité à être là avec nous. Parce que ce n’est pas une vie tous les jours hyper facile…

Rafaëlle : Il y en a une qui a dit qu’en maison d’arrêt, le temps passait très lentement.

Caroline : On a essayé d’aménager pas mal de choses. On est très à l’écoute. Il y a beaucoup de sensibilité, de choses qui se révèlent aussi. C’est un peu à fleur de peau parfois. Il n’y a pas de tension parce que c’est un groupe de femmes qui se connaissent. Visiblement plutôt amies au sein de la maison d’arrêt. Ce qui est du coup hyper facile pour nous. Tout prend, elles ont le plaisir d’être en groupe. On n’a pas eu besoin de faire groupe. Parfois c’est quelque chose qui n’est pas évident quand les gens ne se connaissent pas. Le fait qu’elles se connaissent quand même un peu au départ, même beaucoup, c’était facilitant. Mais ça peut être déroutant aussi. Elles ont aussi d’autres trucs à faire parfois. Il faut maintenir l’intérêt. C’est pour ça qu’on a fait beaucoup de choses différentes. Là on est jeudi, quatrième jour. Quasiment depuis le début, au fur et à mesure, on a essayé d’aller vers une structure de quelque chose. Comme si on voulait présenter quelque chose. Mais il n’y a aucune obligation de rendu, en fait …

Rafaëlle :  Souvent, en tant qu’artistes, on nous demande de faire une restitution. C’est normal, une tutelle qui va donner de l’argent pour ce genre d’atelier a besoin de mesurer ce qui s’est passé. La question se pose toujours de l’utilité de ce genre de restitution. Mais rien que pour les participants, ça permet de réaliser qu’elles ont balayé plein de choses. Et qu’elles savent les faire, qu’elles ont acquis certaines compétences musicales et corporelles. Et dansées et chorégraphiques.

Caroline : Elles ont fait un travail de mémoire, d’état, de présence. Des choses qu’au quotidien, elles n’abordent pas du tout. Rien que ça déjà. Être à l’écoute des autres, garder le silence, respecter ce qui se passe, le déroulé. Et finalement, on est arrivé à quelque chose d’exigeant. Dans la structure qu’on a construite. Et elles sont pleinement actrices là-dedans. On n’a rien à imposer. Tout vient d’idées qu’on a trouvées en faisant les exercices. Après on est là pour amener le cadre. Avec un savoir-faire qu’elles n’ont pas forcément évidemment. Et elles sont vraiment hyper impliquées. Et contentes. De plus en plus.

Comment on se prépare à ce type d’intervention en tant qu’artiste ? Aviez-vous des attentes ou des a priori, comment s’en défaire ?
 

Caroline : On ne va pas se mentir, la première fois que tu vas travailler en maison d’arrêt c’est quand même quelque chose d’impressionnant, on a évidemment des a priori, des préjugés. Finalement, je ne pense pas que les personnes qui n’y sont jamais allées puissent avoir une vision réaliste. On en a tous une à travers des projections, des images … C’est à la fois éloigné et pas si éloigné que ça de ce qu’on peut voir dans les films mais après je ne pense pas que ça modifie notre manière d’être avec les personnes envers qui on va partager la danse et la musique. Déjà on ne sait absolument pas pourquoi elles sont là et on ne veut pas le savoir et on n’a pas à le savoir mais de la même manière que si on travaille avec des personnes en difficulté sociale ou en détresse psychique c’est pareil je pense que. Il n’est pas nécessaire d’être psychiatre pour pouvoir les considérer. Ce sont des personnes, c’est des êtres humains, qui ont le droit aussi de goûter à l’expérience artistique.

 

En quoi un tel projet peut vous nourrir dans votre parcours artistique ou personnel ? Qu’est-ce que vous en tirez ?


Rafaëlle :
Parfois ça remet des choses à leur place. Parfois tu bosses dans des projets où tout le monde se prend la tête, où l’art est réalisé dans la souffrance …. Et là, en maison d’arrêt et tu fais trois notes et ça fait rire des personnes parce qu’elles trouvent ça assez incongru comme pratique et oui, ça remet aussi des choses à leur place. En effet, il y a de quoi rigoler parfois aussi, selon le point de vue, tu vois.

Caroline : Ça aide à savoir être et rester simple aussi, dans les rapports, dans la proposition… De mon point de vue, dans la pédagogie en général, à partir du moment où tu prends les personnes de haut, que ce soit des enfants, des adultes, des personnes en situation de handicap, le rapport pédagogique est déjà biaisé d’emblée. Il faut plutôt partir du principe qu’on est là pour échanger, donner et recevoir.

Rafaëlle : Ce qu’on cherche, c’est une pratique joyeuse, là où parfois dans la vie professionnelle, certains ont une approche très, j’allais dire bateau, mais tu sais, genre, souffrance, flagellation, tu accoucheras de ton art dans la douleur.

Caroline : Ca peut être fait dans la bonne humeur. Mais oui, c’est bien ça. L’art peut être aussi fait dans la bonne humeur.

 

Aviez-vous déjà, fait des interventions en milieu carcéral ?

Caroline : Oui, je suis déjà intervenue dans la maison d’arrêt de Brest. Chez les hommes. Avec un musicien aussi, d’ailleurs. Et un autre projet chez les femmes. Avec plusieurs danseuses et chorégraphes.

Rafaëlle : Pas du tout. J’ai eu plusieurs fois l’occasion, mais ça ne s’était pas fait pour plein de raisons. Et je suis très contente de le faire. J’espère que ça se refera !

 

– Rafaëlle, il nous semble que les femmes avec qui vous avez travaillé ont pour ainsi dire, presque inauguré un certain type d’instrument, peux-tu nous en dire plus ?

 

Rafaëlle : Oui ! Les petites harpes ! En fait, ces harpes-là sont toutes nouvelles. C’est une lutherie qui est très récente. Et je pense que c’est le premier projet en France qui se fait sur ces petites harpes électriques. Et en plus de ça, il se trouve que je les ai reçues, montées il n’y a pas longtemps et que c’est vraiment les premières personnes à les jouer. Elles ont donc eu l’occasion d’apprivoiser ces harpes-là. Et je pense que ça leur a plu. En tout cas, elles ont vite pris en main comment les monter, les démonter, se mettre à la harpe.

Caroline : Autant dire que trois harpes électrifiées, plus parfois avec des pédales d’effet, dans une petite pièce qui résonne, ça sonne. C’est puissant.

 

– Avez-vous remarqué un rapport au corps et au son particulier, en lien avec l’environnement social et concret ?

Rafaëlle : Et bien par exemple, ce matin, les femmes ont joué avec les effets. Et clairement, elles ont plus cherché leur âme de fée que leur âme de rockeuse. Elles allaient beaucoup plus vers la rêverie que le fight. C’était très clair. Delay, freeze, disto, j’ai senti que ça faisait un peu flop. Dès qu’il y avait un larsen, ça leur paraissait trop fort. Alors que moi, j’aurais été à leur place… Mais au bout de quatre jours, on s’est aperçus qu’il y avait une forme d’apaisement.

Caroline : L’écoute était très évidente entre elle et leur faisait beaucoup de bien. Alors que ça les gênait beaucoup au début, elles parlaient entre elles pendant les exercices, elles rigolaient, ce qui est très bien, mais au fur et à mesure, elles sont devenues plus sérieuses….

Rafaëlle : Elles ont accepté le silence. Il y en a une au début des ateliers qui nous a dit « Mais en fait, moi si j’arrête de parler j’ai peur de mourir. » et finalement elle arrive à faire du silence…

Caroline : Je crois qu’elles ont un rapport au corps et au temps qui est très routinier, puisque rien ne se fait sans demander l’ouverture, elles nous parlaient de ça, on ne se rend pas compte évidemment de l’extérieur, mais pour chaque chose qu’elles veulent faire, initier, il faut demander une autorisation, il faut que quelqu’un vienne ouvrir avec une clé spéciale. Tout est rythmé comme ça, toute la journée, et c’est vrai que dans cet espace-temps qu’on leur proposait, c’était quand même deux heures à chaque fois, ce n’est pas rien pour elles dans une journée, c’est énorme en fait, et bien il y avait à la fois la difficulté de remplir ces deux heures, parce qu’on avait peur qu’elles nous lâchent, et à la fois il y avait aussi un temps assez fluide qui s’écoulait. Et dans leur corps, on ne peut pas faire de généralité, mais de ce qu’on peut observer, on sent un certain poids qu’elles traînent dans la manière de se déplacer, d’être assises … Et je trouve qu’au fur et à mesure de la semaine, avec tous les exercices, les échauffements, le lien entre la harpe et tout, ça implique aussi une certaine mobilité, une certaine tenue du corps, et qu’elles se sont incarnées de ça, elles sont beaucoup plus présentes par rapport au début de la semaine, je trouve, en tout cas dans la structure qu’on a mis en place.

Rafaëlle : Même dans les gestes, elles arrivent à être précises avec douceur, comme on peut l’être parfois.

Caroline : Oui, elles ont gagné en précision et en présence, vraiment. En concentration. Et elles sont moins soucieuses aussi, elles ont besoin d’une pause, par exemple, parce que je pense que leur quotidien est rythmé comme ça, et c’est leur manière aussi de s’échapper un peu. Donc leur pause c’est aller prendre l’air dans une cour, pour certaines c’est fumer une cigarette, papoter, et elles y tenaient vraiment. Et ce matin, tout le monde était pris dans le flux : de répéter la structure, avoir de bien la mémoriser, répéter les choses, affiner… et elles n’ont même pas pensé à demander la pause. Et ça je trouve c’est aussi une progression, quelque chose qui fait que peut-être elles ont pu échapper à leur quotidien, elles sont vraiment rentrées complètement … C’est chouette.

 

– Un dernier mot, une dernière note ?

Caroline : C’était une belle rencontre. Si on ne faisait pas ce métier, on n’aurait jamais mis les pieds dans un endroit pareil… c’est pas rien. C’est la rencontre la plus improbable, la plus complexe. Et c’est pas simple, parce que c’est toute une organisation pour rentrer, pour faire rentrer les instruments, et pour elles, de nous laisser une place dans leur quotidien. Toute l’organisation carcérale. Mais il y a quelque chose, indéniablement, qui s’est joué. Quand on va partir demain midi ça va être dur … On voit bien déjà le soir quand on les quitte. Au fur et à mesure des jours, elles sont de plus en plus chaleureuses, elles restent, elles ont plus de mal à repartir, elles restent papoter… Alors qu’au tout début, le premier jour, c’est bon, salut, c’est fini. Et là, il y a vraiment quelque chose, une relation qui s’est construite en peu de temps.

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